d’Autorité

LABORATOIRE DE CRÉATION

En janvier 2024, la compagnie pose les jalons de son nouveau projet de recherches et de création : d’Autorité.

Autorité. Tout le monde a ce mot à la bouche : les politiques nous disent qu’il nous faut la rétablir, les psychologues déplorent que les parents ne savent plus la poser, les enseignants se voient contraints d’adopter un réarmement civique, les jeunes vont bientôt porter un uniforme et partir au SNU… Mais de quoi parle-t-on au juste ? Qu’est ce que l’autorité? Avons-nous besoin d’autorité ? Si oui, de quelle autorité avons-nous besoin ? Et que savons-nous de l’autorité ? Qu’en pensent les jeunes ? Comment aider chacun·e dans la relation pédagogique à questionner ce rapport à l’autorité dans notre société, chez soi et avec les autres ?

Refusant qu’on nous remplisse la tête de fariboles (rien de plus autoritaire qu’un mot vide), nous avons donc décidé de nous atteler à fabriquer une Petite Forme qui, à l’image de notre réjouissant atelier spectaculaire De chair & d’Octet, offrirait un temps de jeu et de réflexion collective sur cette notion d’autorité. Pour appeler un chat un chat, pour oser penser et visiter d’autres autorités que ces autorités violentes et massacrantes dont on a pu faire l’expérience dans nos vies.

D’Autorité sera comme une traversée à vivre avec les enfants, les jeunes, les enseignant·e·s et les équipes éducatives. pour réfléchir en corps et en mots, ensemble, à ce qui fait autorité, à ce qui nous contraint à tort ou à raison, à ce qui nous pousse, nous élève.

Si obéir ou désobéir c’est donner une forme à sa liberté, alors nous voulons jouer à inventer des formes multiples à notre liberté.

La libération passe par une remise en question des cloisonnements et des savoirs, jamais sans effet de pouvoir, pour être en capacité de désobéir aux autoritaires et de suivre cellui qui nous autorise, nous grandit, nous rend auteur. Ce n’est donc pas le savoir que nous allons amener, mais un espace transitionnel et relationnel d’imaginaires à co-créer, à inventer ensemble.

Périodiquement je dois renaître, me faire plus jeune que je ne le suis. Nouvelle œuvre, nouvel amour, j’entre dans une vie nouvelle marquée par ce lieu nouveau, cette hospitalité nouvelle. J’entreprends donc de me laisser porter par la force de toute vie vivante à savoir l’oubli. Il est un âge où l’on enseigne ce que l’on sait mais il en vient aussi l’autre où l’on enseigne ce que l’on ne sait pas. Cela s’appelle chercher. Vient peut être maintenant l’âge d’une autre expérience celle de désapprendre, de laisser travailler le remaniement imprévisible que l’oubli impose à la sédimentation des savoirs, des cultures, des croyances que l’on a traversés. Cette expérience a, je crois, un nom illustre et démodé malheureusement mais que j’oserais quand même prendre ici sans complexe au carrefour de son étymologie. Ce nom, c’est sapentia. Nul pouvoir, un peu de savoir, un peu de sagesse et le plus de saveur possible. (R. Barthes)

Ça c’était en 1977. Et maintenant quel âge ? Quel nom ? Qu’enseignons nous ?

CRÉDITS :
Mise en scène : Émilie Martinez, avec Magdi Rejichi
Distribution : Derya Aydin, Pietro Botte, Simon Le Lagadec, Lénaïg Le Touze, Félix Antoine Lunven (distribution en cours)

Dates à venir

13-17.05.2024 – Résidence de recherche 2 (Pied d’Alun)

Dates passées

08-12.01.2024 – Résidence de recherche 1 (Lycée Les Iscles, Manosque)